Adolescent, j’ai été un très grand bègue. Dire trois mots sans accrocher relevait de l’exploit. À l’époque, il m’était impossible d’accepter ce défaut d’élocution et j’étais constamment en combat contre moi-même. Je faisais tout mon possible pour le cacher aux autres et j’étais persuadé que cela marchait ! Or, bien souvent, ce à quoi nous résistons persiste et s’amplifie et c’est sans surprise que l’effet inverse se produisait. Plus je cherchais à le cacher, plus je stressais à l’idée de parler en public et plus les mots accrochaient… J’ai mis du temps à me rendre compte que ce combat intérieur me faisait plus de mal que de bien. Puis, un jour, j’ai eu l’occasion de me regarder en face et de commencer un travail pour l’accepter et l’apprivoiser. Aujourd’hui, je suis heureux de pouvoir m’exprimer librement. Et même si parfois ce bégaiement revient, il fait désormais partie de moi et, d’une certaine manière, j’aime cette particularité.
Avec le temps, l’âge et l’expérience, j’ai appris une chose sur cette période de ma vie : nous sommes imparfaits et nous avons le choix entre l’accepter ou le refuser. Pourquoi donc ne pas se mettre sur un chemin d’acceptation ?
1/ S’ouvrir à la lucidité
Tout commence par poser un regard lucide sur soi-même. Même si ouvrir son regard et voir sa vie comme elle est et non comme nous voudrions qu’elle soit demande du courage et de la volonté, c’est le plus beau cadeau que nous puissions nous faire. Cela nous permet de faire preuve d’objectivité par rapport à notre vie et de décider, en toute conscience, quel chemin prendre pour vivre un quotidien juste pour nous et notre entourage.
2/ Notre plus grande force
Dans son livre « Éloge de la fragilité », Gabriel Ringlet explique que la plus grande force de l’être humain réside en la connaissance et l’acceptation de ses fragilités (de ses imperfections). Autrement dit, s’accepter comme nous sommes, entièrement, sans jugement ni critique.
Accepter d’être qui je suis, avec mes doutes, mes peurs, mes colères, mes joies,… c’est m’ouvrir à mon humanité et à la vie qui en découle !
Faire preuve de lucidité et voir ses imperfections comme une force amène un terreau propice à la sérénité et au calme intérieur. Mais il est possible d’aller encore plus haut, d’aller dans un domaine parfois difficile à atteindre : l’amour de soi !
3/ S’aimer
C’est certainement la tâche la plus difficile qu’il nous soit donné de vivre, pourtant c’est la plus belle chose à chercher… S’aimer inconditionnellement revient à reconnaître et accepter toutes les parts de soi qui font la personne unique que nous sommes. Il y a près de 8 milliards d’être humain, quel ennui si nous nous ressemblions tous !
Nous sommes et nous serons toujours imparfait… la question à se poser est donc : Suis-je prêt à l’accepter ou pas ? Chacun à sa réponse… Toutefois je suis convaincu que mettre son imperfection (et donc son humanité) en avant et la voir comme une force nous permet de vivre une vie remplie de sens, une vie où l’on s’aime, une vie où l’on se sent libre et vivant !
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